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Réouverture de la Cathédrale Notre-Dame de Paris : les entreprises wallonnes et bruxelloises au coeur des rénovations

Notre-Dame de Paris - crédits : RTBF

Le week-end dernier, Notre-Dame de Paris a rouvert ses portes au public près de cinq ans après l’incendie dévastateur du 15 avril 2019. Cette réouverture marque la fin de 5 années de travaux d’envergure dans lesquels l’implication des entreprises wallonnes et bruxelloises a joué un rôle clé dès les premières heures après la catastrophe.

 

Artbois : Une réaction exceptionnelle face à l’urgence

Parmi ces entreprises, Artbois, spécialisée dans le lamellé-collé, s’est distinguée par sa réactivité. Alors que les ruines de la cathédrale fumaient encore, le mardi 16 avril 2019, l’entreprise basée à Étalle en Wallonie, a été contactée pour fournir des poutres de consolidation afin de stabiliser les murs fragilisés de Notre-Dame qui menaçaient de s’effondrer.

En moins de 48 heures, Artbois livrait des poutres de 20 mètres de long, pesant plus de 1,6 tonne, permettant ainsi d’étayer rapidement les structures de l’édifice. Un exploit logistique et technique que Patrick Van Hoorenbeck, patron d’Artbois, attribue à la capacité unique de production de son entreprise. 

Escorté par des motards français depuis la frontière, le convoi est arrivé à Paris le matin du 17 avril. Les poutres ont été immédiatement installées à une hauteur de 70 mètres, stabilisant les murs instables de la cathédrale. Cette première intervention de consolidation, essentielle pour la sécurité du chantier, a ouvert la voie aux autres étapes de la reconstruction.

 

La Pierre Bleue du Hainaut : Un lien historique entre la Wallonie et Notre-Dame

Le rôle des entreprises wallonnes ne s’est pas arrêté là. Pour le dallage de la cathédrale, les maîtres d’œuvre ont opté pour la célèbre pierre bleue du Hainaut, fournie par les Carrières de Soignies. Ce matériau, reconnu pour sa durabilité et sa résistance, avait déjà été utilisé au sein de Notre-Dame bien avant l’incendie. La pierre bleue a été choisie pour reproduire le sol d’origine, conformément aux consignes de restauration « à l’identique » données par les autorités.

Sur plus de 800 m², cette pierre emblématique s’étend de la nef au cœur de la cathédrale, symbolisant à la fois le respect de l’histoire et la pérennité de l’édifice pour les siècles à venir. Philippe Sequaris, architecte aux Carrières de Soignies, s’est exprimé avec fierté sur cette contribution : « Il y a une certaine fierté à voir notre pierre foulée par des millions de visiteurs chaque année, dans un lieu aussi emblématique. […]Cette pierre sera là encore dans 2000 ans. »

 

Le rôle du Bureau d’architecture bruxellois Bas Smets dans le réaménagement des abords de Notre-Dame

Le bureau bruxellois, en collaboration avec l'agence GRAU et l’agence Neufville-Gayet, a été sélectionné pour repenser l’aménagement des abords de la cathédrale. Le projet vise à redonner à la cathédrale un écrin digne de son histoire, avec une végétalisation accrue et la création de nouveaux espaces publics. Le parvis est transformé en une « clairière » végétale qui mettra en valeur la façade orientale de Notre-Dame, tout en créant des liens avec la Seine. 

 

Un moment de célébration

La réouverture officielle au public a eu lieu ce dimanche 8 décembre, après plusieurs animations et célébrations organisées la veille, en présence de nombreuses personnalités politiques, religieuses et culturelles. Cet événement a non seulement marqué le retour d’un monument emblématique, mais aussi rendu hommage à tous ceux qui, par leur savoir-faire, ont contribué à sa renaissance. Pour la Wallonie et Bruxelles, c’est une fierté de voir leur expertise et leurs matériaux intégrés à la cathédrale, symbole d’un patrimoine commun.